Accéder au contenu principal

"CHAUD CACAO", CHANSON RACISTE ?



Toujours plus loin dans la connerie. On pensait qu'on avait touché le fond, mais non, on creuse encore !
Cette fois, c'est la chanson de la regrettée Annie Cordy "chaud cacao" qui est dans le collimateur de je ne sais quels tordus mal pensants, avec, soi-disant, des sous-entendus.... racistes !
Il faudrait donner les paroles en guise de dissertation à des lycéens en leur demandant d'expliquer en quoi cette chanson est raciste.
Je vous laisse juge en vous mettant les paroles que vous pouvez consulter en cliquant ici.
Que l'on soit vigilants pour repérer et condamner le racisme dans des chansons ou d'autres oeuvres, c'est parfait, mais encore faut-il que cela soit dénoncé à bon escient comme on dit en Arménie (et toutes mes excuses pour ce dérapage sans doute raciste envers la famille arménienne Abonessian...).
Sauf que le tendance actuelle est, de plus en plus, d'aller chercher la petite bébête là où elle ne se trouve pas.
Alors regardons tout cela à la loupe et essayons de nous convaincre qu'il y a des intentions racistes dans "chaud cacao"...
On démarre avec le décor : une île au soleil, merveilleuse, avec des arbres en fleurs, des dragons siffleurs et des enfants qui chantent.
Jusque là, tout va bien non ?
Une chanson qui parle de chocolat, de noix de coco échangées contre des ananas et des petits kiwis rikikis...
Tout va bien, on n'est pas dans la malbouffe, on ne cite personne.
Ensuite c'est au tour des animaux de reprendre le refrain sur le chocolat mais il n'y a aucune attaque sur des espèces menacées par exemple.
Et voilà, on a fait le tour !
La polémique vient de Belgique, où des associations féministes et anti-racistes estiment que cette chanson est une apologie de la domination coloniale de l'homme blanc... et que donc on ne doit pas baptiser un tunnel routier du nom de la chanteuse...
Pour en finir avec Annie Cordy, on peut suivre la même logique pathétique en décrétant que "tata Yoyo" est une chanson qui se moque des travestis, des homosexuels... ou que "la bonne du curé" est une chanson misogyne ridiculisant une catégorie de femmes croyantes.
Le mieux placé, pour parler de chaud cacao, c'est sans doute son auteur, Vivian Valley qui est tombé des nues quand il a appris les intentions qui étaient prêtées à sa chanson. 
voir article ici
Et donc ce n'est pas le premier procès d'intention de ce genre que l'on voit apparaître dans les médias.
On pense au titre du livre "les dix petits nègres" d'Agatha Christie rebaptisé "ils étaient dix"...
On pense à la pâtisserie "tête de nègre" rebaptisée "tête de choco".
Chez Disney, un tsunami d'accusations s'est brusquement déversé, poussé par cette tendance fâcheuse et ridicule : on reproche aux corbeaux de Dumbo d'être une caricature méprisante des noirs afro-américains, la grosse chouette dans Rox et Rookie serait une caricature de la mamie noire grassouillette, le roi Louie du livre de la jungle aurait un accent tendancieux, et dans Aladdin le héros est un blanc de type européen alors que le marchand ambulant est typé arabe.
Et les exemples ne cessent de se multiplier, plus ridicules  les uns que les autres.
Alors la question qui se pose c'est de savoir si la société est de plus en plus raciste ?
S'il y a des actes racistes graves qui doivent évidemment être condamnés avec la plus grande fermeté, il ne faut pas banaliser le racisme en le voyant partout.
Qui se souvient de Michel Leeb et son sketch où il imitait un personnage africain avec un accent outrancier ? On imagine le tollé qu'il susciterait s'il était joué aujourd'hui sur une scène.
Car, du coup, l'humour en prend un coup, et la censure vient très vite tacler toutes les vannes un tant soit peu ambigües.
Pierre Desproges soit se retourner dans sa tombe...
La défense du racisme est galvaudée quand elle se niche là où il n'y a matière qu'à de la polémique stérile. Et aujourd'hui, les réseaux sociaux aidant, polémiquer devient malheureusement une pratique quotidienne et un sport national...
C'est d'ailleurs pour ça que j'adore l'humour de Sacha Baron Cohen (Borat, Borat 2, The dictator...) qui pousse très loin l'auto-dérision dans l'humour juif hardcore, alors qu'on ne peut pas le taxer de racisme, étant juif lui-même. Du Woody Allen puissance 10... mais ce n'est pas à la portée de tout le monde.
Bref, si je suis raciste, c'est envers les cons...



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

NON, L'ADOPTION POLYNÉSIENNE N'EST PAS "OPEN BAR"

  Une affaire judiciaire fait grand bruit en ce moment à Tahiti : celle d'un couple jugé pour "adoption illégale" qui a finalement été relaxé, comme les parents biologiques. Petit résumé de l'affaire :  La justice reprochait aux protagonistes de n'être passé par aucune institution pour l'adoption de l'enfant et pour l'un des parents adoptants d'avoir fait, en mairie, une reconnaissance préalable de paternité, devenant ainsi le père officiel du bébé à naître au détriment de son père biologique.  Le tribunal a estimé que cela ne constituait pas un fond punissable puisque l’argent dépensé par les adoptants a servi uniquement à préserver la santé de l’enfant et de la mère. Quant à la fausse déclaration de paternité, elle n'a permis qu'à faire bénéficier à l'enfant d’une couverture sociale. En effet, la filiation parentale n’a pas été rompue car la mère a bien reconnu son enfant.  Un dossier abondamment commenté, on s...

De la K7 vhs au streaming haut débit

Un indice qui me prouve que je deviens un vieux machin : j'ai connu les magnétoscopes à K7... Ces gros appareils qui permettaient d'enregistrer des programmes sur les quelques chaînes de télé dont nous disposions, et de visionner des films que l'on allait louer au vidéo-clun du coin...  Au départ on nous proposait deux formats : le VHS et le Betamax développé par Sony si mes souvenirs sont bons. Mais très vite le VHS était le seul survivant, Sony ayant connu un terrible échec avec leur format qui ne s'est jamais imposé. C'était assez magique de se repasser en boucle un film que l'on aimait, en pouvant faire des pauses pipi sans rien louper de l'histoire. Un de mes premiers films enregistré c'était MELODIE EN SOUS-SOL... J'avais même poussé le vice jusqu'à louer un 2ème magnétoscope pour dupliquer des films de vidéo-club avec le mien, moyennant un câblage adapté. Oui, on appelle ça du piratage, je sais. Les débuts du piratage, l'avenir allait ...